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jeudi 30 juin 2011

Sauvage rubus ideaus, suave framboisier des bois ...



Cette superbe nymphe en promenade dans un jardin au bord du Léman a le sein meurtri ...

Amie séculaire de la muse du Jardin d'Adiante, elle me conta, non sans mal, son mal qui faillit être un malheur pour la terre, une tragédie pour la vie des dieux et déesses.

Ida, tel est le nom de cette jeune nymphe, nourrice de Jupiter, tenta de calmer une de ses colères en cueillant une framboise mais s'égratigna le sein sur les épines de la ronce et teignit le fruit alors blanc de son virginal sang ... 

Les fruits composés de plusieurs drupes ont la forme parfaite de ce sein, une saveur, un parfum que seul le caractère de cette jeune femme pouvait apporter.

Rubus ideaus, ronce du mont Ida ...

Framboise, trésor divin,
Apaisant Jupiter enfant,
Tendresse d'une si belle nymphe ...

Volupté suave de ce sein,
Rougissant non d'amour mais de sang,
Rosacée en qui l'histoire triomphe ...

O, Immortelle, Charnelle ou Idéelle Ida,
Au jardin, aujourd'hui, demain, résidera ...




J'ai planté au jardin quelques framboisiers sauvages, poursuivant ma quête d'un jardin naturel, évocation des bois et clairières qui me hantent, sur lesquels je cueille des rêves, des souvenirs d'école, des rimes, accessoirement quelques framboises, qu'importe ... Leur histoire est bien plus belle !


vendredi 24 juin 2011

Vert fougère ...


Cyrtomium fortunei

La relative fraîcheur et la pluie de ces derniers jours ont été bénéfiques aux fougères, magnifiques le long de la Goutelle et ailleurs, les pinnules retenant de leurs dentelles les gouttelettes comme autant de perles, mirifiques au jardin par ailleurs, les frondes luisant, artistiques  quand la lumière décompose et transpose le vert en une subtile palette inspirée par la politique : franc, anglais, empire, militaire, ou la botanique, évocation boisée de vert mousse, vert lichen, sapin, tilleul ; leurs permettant de se développer sans pour autant atteindre les proportions de celles photographiées par Fée des bois !

Ce message est par ailleurs un clin d'oeil à nos amis canadiens et plus spécialement québécois en ce jour de fête nationale. Ainsi vous présenterai-je deux fougères indigènes au Canada, l'onoclea sensibilis et l'adiantum pedatum.


Onoclea sensibilis
aux pinnules lobées vert pâle













L'onoclée au rhizome rampant affectionne les terres humides. Au jardin elle sèche parfois l'été mais repousse heureusement l'automne. Les adiantum, fougères fétiches au jardin d'Adiante, ne rencontrent pas les conditions idéales pour leurs cultures qui se terminent souvent en échec ... J'ai renouvelé l'essai de culture de l'adiantum pedatum en prenant soin au drainage. Il est difficile en effet d'avoir un endroit frais l'été qui ne soit pas humide l'hiver !

Adiantum pedatum

Les endroits ombrés et frais sont peu nombreux au jardin pour permettre une expansion des fougères et diversifier la petite collection aussi je ne choisis que les variétés les plus  représentatives selon les familles, l'attrait et la forme des frondes.

Après trois années et une bonne pluie, conniogramme japonica ressemblant à un petit bambou se développe enfin. protégé par des granulés anti-limace car cette fougère est une des seules à être dévorée !

jeune fronde

Coniogramme japonica

Plus classique et indigène à nos régions phyllitis scolopendrium dont le brillant des frondes est accentué par la pluie ...

Phyllitis scolopendrium 















Quelques scènes de fougères ...


Cyrtomium fortunei

Hydrangea Blue bird

Rosa arvensis

jeudi 16 juin 2011

Fraise des bois et fraises des bois ...


Sitôt le portail franchi, se répand un puissant parfum gourmand, entêtant, fragrances de roses d'Ispahan et de fraises ...
Saisissant et surprenant contraste avec la ville laissée derrière la grille ... Instant de plaisir submergeant le visiteur, ralentissant , suspendant même la course du temps ...

La chaleur de l'après midi diffuse les arômes des fraises des bois, intensifiés à maturité. Elles sont si nombreuses aussi  car voilà enfin une plante que je laisse stoloniser le jardin !

La fraise des bois est bien évidemment une des clés majeures de la compréhension de mon jardin, évoquant par sa présence son milieu d'origine : bois et clairière que j'affectionne ...

Le temps d'un regard, plus exactement le temps de grappiller au jardin ces fraises par-ci par-là, je me retrouve dans les bois, à cent lieues de chez-moi.

Qu'importe ! La joie est si forte, le plaisir enfantin que procure cette cueillette m'emporte aux portes de l'extraordinaire ... Mon bon sens m'exhorte de la sorte à ne pas suivre la trace brillante des limaces qui seules connaissent l'endroit du bois où poussent les meilleures fraises ...

Me voilà agenouillé, marchant à quatre pattes, au rythme de ces dames, me faufilant parfois difficilement sous les arbustes, rampant au plus secret du jardin-bois, découvrant alors d'étranges personnages ...

















Elles sont si belles ! 




Si nombreuses !




Parfois différentes de leurs parentes, quand la poussière d'étoile tombe de la baguette des fées ...


Fragaria alpina d'une belle couleur jaune ...

Le retour à la réalité se fait en douceur près du rosier Fraise des bois à la belle histoire ...

Un jour, dans un vieux jardin abandonné, fut découvert un rosier dont les roses ne s'entrouvraient pas, restant assoupies, en bouton, préférant peut-être poursuivre leurs rêves ... Lors du baiser du Prince Charmant à La Belle au Bois Dormant, le château s'éveilla d'un sommeil séculaire sauf ce rosier ...

Il fut nommé Fraise des bois par la ressemblance de ses minuscules boutons puis une douce marraine Francia Thauvin le greffa pour que continua cette belle histoire ...


Rosier fraise des bois


Fraise des bois et fraises des bois

J'ai une sainte horreur des fleurs rouges mais à la vue de ce rosier, séduit par son nom, je l'ai adopté en vue d'apprivoiser cette couleur au jardin ...


Les fraises sont partout même dans cette composition réalisée par une très chère amie ...



Fraises, cerises pour un bouquet gourmand ...

lundi 13 juin 2011

Massif royal ...




Ce cliché aurai-t-il été pris dans le parc d'un château ?

Non , peut-être reconnaissez-vous à présent le style naturel du Jardin d'Adiante ...  Ce massif est royal par le nom vernaculaire des principales plantes qui le composent.

L'aruncus dioicus sylvestris portant le joli nom courant de Reine des Bois  est la principale clé d'interprétation - souvenez-vous - de ce tableau évoquant lisières de bois ou berges.

L'aronce domine cette scène par ses inflorescences en racèmes plumeux. Il s'agit véritablement d'un pied femelle reconnaissable aux inflorescences de couleur blanche verdâtre car l'espèce est dioïque tandis que les fleurs mâles sont ivoire. Les plantes femelle et mâle se situent à l'opposé mais j'ai cependant obtenu un premier petit prince ou princesse au jardin ...

Les reines des bois, barbes de chèvre, étymologie grecque de l'aronce ou barbes de bouc comportent plusieurs cultivars parmi lesquels, Kneiffi, remarquable par son feuillage finement découpé.
















Aruncus aethusifolius, quant à lui, ne dépassant pas la trentaine de centimètre, au feuillage tout aussi remarquable, est associé au myrrhis odorata. Ombellifère rimant avec fougère , ces dernières ne sont pas loin ...


  











Cerfeuil , fougère et graminées jouant avec le vent

La Reine des Prés prolongera la floraison de ce massif, se ressèmera avec générosité comme pour être la meilleure amie d'une autre reine ...

Fronde d'osmonde et reine des prés


Ce cliché présente ma reine de coeur, l'osmonde ou fougère royale.

Au premier plan de ce massif  se laisse photographier une Altesse, Sa Majesté la Reine Victoria, athyrium filix-femina Victoriae.
Chaque pinnule est ramifiée au niveau de la nervure formant un "v" ...


Athyrium filix-femina Victoriae

Les roses sont aussi reines au jardin, quelques boutons ont patiemment attendu la fin de la pluie ...


Rosa alba suaveolens

Rosa alba suaveolens

Rosa tenuifolia

Rosa luciae

Rosa acicularis nipponensis

Rosa centifolia ou rose chou

Ces rosiers botaniques plantés cet hiver offrent leurs premières floraisons à mes yeux émerveillés par tant de beauté naturelle car ils ne sont pas l'obtention de rosiéristes. Hélas je déplore et pleure la perte de rosa adiantifolia ...

Enfin un bouquet composé pour la Reine de ma vie ...


samedi 4 juin 2011

Résigné à l'aimer ...


Aurai-je perdu un combat ?

Certaines plantes colonisent le jardin telles que geranium Herbe à Robert (geranium robertianum), ail des ours ( allium ursinum), tussilage (tussilago farfara ) et l'égopode podagraire (Aegopodium podagraria), plante herbacée vivace de la famille des Apiaceae.

Adventive tenace, je passe mon temps à la désherber - ce, sans exagération - engendrant une lassitude croissante, un découragement permanent ... Ainsi me devança-t-elle offrant sa floraison par séduction ...

N'aimais-je pas jardins naturels et plantes indigènes ?



Mariée de force à  une spirée, l'association me satisfait mais je sais que chaque fleur produira une centaine de graines, augmentant mon labeur, entraînant douleur, engendrant sueur, apportant malheur aux plantes voisines ...

Trouverai-je finalement un charme à cette ombellifère ?

Que nenni, cet automne verra un désherbage ciblé auquel vous êtes invités, pourquoi pas après tout ! Jardin naturel, certes, mais sous constante surveillance ...

Spiraea japonica Little Princess
Aegopodium podagraria













J'aurai souhaité sujet plus poétique pour fêter la parution de ce centième message, mais il est normal que je relate mon quotidien sur ce blog, combat contre ronces, véritables hydres ronceuses, tentaculaires orties urticaires...

Vainqueur mais non sang sans égratignures, coupures, piqûres, morsures, blessures ... 



P.S. précision ajoutée le 8 juin, le tableau de bord du blog annonçait cent messages comptant deux brouillons en attente de parution . C'est tout comme !

mercredi 1 juin 2011

Ainsi s'achève ...

Saisissant contraste de température, aux trente de l'avant veille ont succédé dix sept degrés mardi et huit en ce premier juin. La neige a blanchi les sommets dès 1500 mètres tandis que la pluie en plaine était incessante.

Bienfaisante ondée tant attendue, averse bienfaitrice ...

Défaisante cordée inattendue, drache dévastatrice ...

Les graminées sont agenouillées sous les pleurs, les robes des roses détrempées, les parures des pivoines dépareillées, le fard à paupière coulé, les joues poudrées enfarinées ... La somptueuse floraison du jardin en fête est défaite ...

Tandis que l'orage tonnait son requiem, la pluie emportait la vie, le destin fauchait des gamins sur un trottoir ... Terrible actualité , intangible fatalité ...

Une quarantaine de pivoine, toutes élues pour leur beauté, compose ce bouquet, souvenir de ces derniers jours ensoleillés. Le charme de cette brassée poursuit l'illusion d'une floraison au jardin, magnifique postlude, car hélas, la saison des pivoines est désormais achevée ...