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lundi 28 février 2011

Le jardin érotique ...

Les mois de janvier et février voient l'apparition de chatons  sur les branches des noisetiers, banal spectacle pour le quidam, source d'émerveillement pour les jardiniers botanistes que nous sommes, prompts à l'observation de la nature.

Je partage, par la même, mon grand intérêt pour le noisetier qui est mon arbre préféré, confirmant - simple coïncidence ? - l'astrologie Celte attribuant un arbre protecteur selon la date de naissance.
Les noisetiers se développent un peu partout au jardin au gré des cachettes oubliées par les écureuils , apportant, je l'espère, dans quelques années, un côté sauvage ...

Ces chatons sont en fait les organes reproducteurs mâle du corylus libérant le précieux pollen quand le vent les caresse, relayant ainsi les insectes, ces putti de la Renaissance italienne ou petits Amours, ne pouvant encore jouer aux anges pollinisateurs vu les températures hivernales.

Sous l'effet du vent, un oiseau venant à se poser sur une branche, se diffuse aussitôt un nuage de pollen enveloppant les glomérules femelles d'un sensuel halo jaunâtre ...

Organes reproducteurs mâle et femelle
sur une même branche

Le noisetier est un bel exemple de plante monoique, portant sur le même pied des fleurs mâles et des fleurs femelles ...

Les fleurs femelles, telles de petites anémones de mer, sont situées soit seules, soit le plus souvent juste au dessus des chatons augmentant ainsi la possibilité pour les lèvres ou tentacules de recueillir quelques gouttes, plus exactement quelques grains de pollen, permettant la fécondation, voir l'allogamie ou fécondation croisée.

Nous avons tenté d'interprêter la monoécie pour se rappeler la beauté, la pureté, la compléxité de la botanique se cachant derrière de " simples " observations de la nature, appréhendant ainsi le printemps comme acte de naissance, selon la réflexion proposée précédemment.

Détail du glomérule, organe reproducteur femelle

lundi 21 février 2011

Le printemps sera naissance, création ...

Le jardin, tel un phénix renaît de ses cendres … Le formidable et puissant élan de vie ébranle les mottes de terre, déchire les tissus protecteurs, fend les écorces. Les bulbes libèrent enfin feuilles et fleurs qui patiemment se sont frayées un passage vers la lumière, les bourgeons ne peuvent retenir de leurs bras ces feuilles impatientes de défroisser jolies robes et danser dans les premières douceurs car la vie est force, énergie, victoire, certitude ...

Les saisons, par leurs déroulements, sont parfois l’allégorie de la vie de l’Homme en qui résident l’excellence de la Nature et son talon d’Achille : la mort. Cette dernière est étrangère bien qu’il n’y ait pas vie sans mort ...

Admirant le réveil de la nature, le profond sommeil hivernal, combien funeste, n’est plus que le souvenir d’un rêve. La nudité de la terre ornée à présent de délicates parures est oubliée, l’instant présent chasse les fantômes du passé, la vie en effet est un appel irrésistible ...

Le jardin dévoile à nouveau des fleurs à profusion, la magie opère à nouveau devant mes yeux émerveillés, fabuleux spectacle car la vie est magique ...

Ce jardin personnalisé, dont l’état de santé était cet hiver sujet d’inquiétude, est bel et bien rétabli !

Si les saisons illustrent notre vie et rattache ipso facto la place de l’homme dans l’univers, la terre rappelle notre origine commune. Terre et homme ont pour étymologie le latin humus signifiant terre et ce n'est qu'au XVIIIème siècle que l'humus a été défini comme la matière organique décomposée du sol.

Cette réflexion sur la terre nourricière, alliée de la création, termine la trilogie hivernale
« ExpirationRéanimationSommeil sépulcral », ouvrant à présent le thème de la naissance.

Le printemps sera naissance, création, première réjouissance, hymne à la beauté comme à la vie ...


  
La Création selon Adiange ...
Sur fond de terre, détail de la fresque du plafond de la chapelle des Saisons
et clin d'oeil à Michel-Ange ...


mardi 8 février 2011

Angiographie du jardin ...


Expiration, réanimation, dernier sommeil ... Le souffle de vie au jardin, vu comme une personne, inspire, depuis cet hiver, les parutions du blog, s'inscrivant dans une démarche de réflexion plus générale sur le sens de la vie.

Dans Réanimation, je quittais inquiet le chevet du jardin en salle de réveil, les mésanges taisant même leur menuet ... Depuis cette hospitalisation, je le visite chaque jour, attentif aux petits bourgeons de vie et là, ce matin, le miracle de la vie perce ! Le sang irrigue à nouveau ses joues, les paupières s'ouvriront prochainement ...



Le sang, visible à la surface de la terre,
 irrigue les bourgeons de ce jeune rosier Old blush




Bourgeons ou "yeux" de paeonia


vendredi 4 février 2011

Jardinerie en souffrance ... Souffrance du jardinier ...




Profond sommeil ...
 J'ai erré dans les allées de la pépinière,

Les tables étaient autant de tombes d'un cimetière.

Quelques photos et des inscriptions effacées,

Vestige d'une activité, je me suis signé ...


Allée du souvenir !

Mémoire d'outre-tombe ...












Exfoliation

Je cherchais un arbre à la remarquable écorce,

Les blancs betula n'étaient que squelettes sans force,

Acer griseum exfoliés tels des momies,

Seuls les cornus sanguinea semblaient en vie ...


Sanguinolents cornouillers


Terreau éventré, ex-voto, fertilité,

La terre est glacée, nudité, stérilité ...

J'ai approché le Styx, entrevu les Enfers ...

Je décompte les saints sonnant la fin de l'Hiver.

                                               Adiante


Terreau éventré, ex-voto, fertilité ...



J-44 !