Alors que je me promenais ce matin, le soleil vint , de même, visiter le jardin. Tout était calme, au point que notre discussion était à peine dérangée par la chute des feuilles, planant avec plus de douceur qu'à l'accoutumée.
Hélas, me disait-il, le cours des choses m'oblige à modifier ma course, devant tracer la voie aux oiseaux migrateurs, éclairer des jardins sous d'autres cieux ... Je serai toujours présent mais plus lointain, je ne ferai que passer ...
Cette quasi absence me sera difficile ... Je ne pourrai jardiner que le week-end quand la nuit tombera alors même que je serai encore au travail mais les joies de l'Avent commenceront , puis Noël ...
Je profitais de cette rencontre matinale et m'attardais, le paysage semblait exceptionnel ... les couleurs automnales avaient encore changé, les feuilles étaient devenues terre, sang , or ... Les coloris étant à l'apogée, au paroxysme de leur beauté , tant ces feuilles gorgeaient leurs veines des dernières sèves ; les joues rouges tant elles emplissaient leurs poumons de brise, retenaient leurs souffles pour s'envoler loin et mourir ...
Puis il se produisit un évènement magique, irréel, surnaturel ... Je me promenais en rêve, comme dans le parc d'un château ... Les feuilles mortes s'agitaient derière moi, s'assemblaient, créaient une broderie, un labyrinthe de buis, euh ... , pardon, de feuilles, digne d'un jardin de la lignée d'André Le Nôtre.
Ce parterre était splendide, si grand que je ne puis vous présenter une vue d'ensemble ...
Entrelacs et arabesques |
Promis, en souvenir de ce miracle, je réaliserai la même broderie en buis cette fois-ci ...
Je continuai ma promenade, les yeux embués de bonheur ... La rose Reine des Neiges (Lambert 1901 ), d'une blancheur ourlée de fraîcheur faisait écho aux sommets enneigés, tandis que le feuillage du rosier Souvenir de Philémon Cochet (Cochet 1899), tous deux plantés l'automne dernier, prenait un admirable teint vieil or..
Rose Reine des neiges, arrière plan feuillage du rosier Souvenir de Philémon Cochet |
Dans la clarté de l'aube, la floraison tardive de l'hydrangea macrophylla Domotoi ou Sekkayae semblait nue au sortir de la nuit ...
Je terminais ma promenade par le sanctuaire de mon jardin, en cours d'aménagement ... D'ordinaire, je ne montre pas les plantations, trop petites pour être belles mais ceci est une récompense pour le lecteur patient qui aura suivi ma ballade onirique jusqu'à cet endroit que je considère un peu comme le nombril du monde, non celui de mon jardin simplement , par lequel je me dévoile quelque peu !
Le fidèle empruntera de vieilles marches en pierre recouvertes de lierre, se frayant entre les fougères pour se diriger vers un pot vu comme un monument, surmonté d'un obélisque sur lequel grimpera un clematis orientalis. Puis dans une décenie, allusion aux chiffres romains ci-dessous, il courbera légèrement la tête sous un corylopsis sinensis et un cornus officinalis devenus adultes, le tout agrémenté de diverses plantes de sous bois originaires également de Chine ...
Après cette belle balade dans ce jardin plus que jamais enchanté, après avoir respiré le parfum des dernières roses (dont la bien-nommée Reine des neiges)je me suis assise sur les marches pour admirer les entrelacs et les arabesques... temps suspendu... temps de rêve...
RépondreSupprimeroh oh oh adiante merci que de douceur et de poésie dans ce texte .....superbe ballade!
RépondreSupprimervous me l'enverrez la fée qui vous trace d'aussi joli arabesque de feuilles dorées à souhait ......sans aucun effort ni maux de dos quelle merveille et merci pour ce bel endroit à venir qui sera j'en suis sur un endroit de rêve
belle journée à vous merci
Adiante bonjour. j'aime ta façon de jouer avec les mots de faire des phrases qui t'appartiennent et que tu nous offres avec une infinie tendresse Tu dois être émrveillé par les couleurs viel or du rosier rugosa blanc double de coubert . dans mon jardin aussi c'est une merveille . j'ai vu que nous avions encore beaucoup d'arbustres en commun.
RépondreSupprimerbelle journée jocelyne
Comme dans un rêve ... Tes jeux de feuilles sont beaux commetoutes les choses epémères ... Trascender le travail par le plaisir en y trouvant la poésie ! Plus jamais je ne ramasserai mes feuilles sans penser ce billet !
RépondreSupprimerC'est vrai, les fées vivent dans les jardins... et dans ton jardin rempli de poésie, sans aucun doute, elles y sont nombreuses...
RépondreSupprimerMessage rempli de poésie qui nous fait tout oublier. Merci d'avoir partager ce coin secret et tes talents de poète...
RépondreSupprimerOh oui, le sanctuaire ! tu l'as si bien décrit qu'on le voit déjà mûri, toutes les branches s'inclinant pour former une haie d'honneur à celui qui gravira ses marches. Quant aux feuilles mortes, les fées sont un peu moins romantiques chez moi, c'est plutôt un diablotin qui vient me les entasser dans un grand tourbillon devant la porte d'entrée... A bientôt!
RépondreSupprimerMerveilleuse et enchanteresse ... cette promenade à travers ton sublime jardin n'est qu'un hommage à la beauté de Dame Nature, par tous les temps, à travers toutes les saisons et que j'aime la poésie de tes mots !
RépondreSupprimerMerci Adiante et belle journée.
Hum !! J'ai des doutes ... Ce n'est pas dans mon jardin que le vent viendrait former de si belles arabesques !! Et pourtant, je ne manque ni de feuilles, ni de vent, juste d'un peu d'imagination peut-être ... lol
RépondreSupprimerBonne soirée