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jeudi 26 mai 2011

Beauté négligemment sauvage ...


Épris de liberté, amoureux de paysages naturels, je tente de concevoir au jardin des scènes sauvages.

Centifolia muscosa Soupert et Notting, Pernet 1874 

Ainsi, l'évocation, clé de compréhension de mon jardin, fait simplement appel à l'imaginaire et à la rêverie du promeneur, non à une symbolique telle que les jardins médiévaux la développèrent, pour se transposer le temps d'un regard en un sous bois, prairie, berge d'un étang ...

Ambiance boisée ...

Ballade dans les prés ...
Rosier hyb. rugosa Souvenir de philémon cochet, Cochet-Cochet 1899
Jeune rosier botanique alba suaveolens, avant 1750
Au bord de l'eau ...

L'illusion est totale quand une libellule honore de sa présence la bassine de brocante !


Le jardin devient ode à la Nature onirique ...

L'art des jardins, n'est pas une démarche anodine mais inscrite dans notre inconscient, celle de (re)trouver un microcosme ou exprimer une vision cosmique, et ce de l'orient à l'occident.

L'analyse des jardins selon les civilisations sera peut-être développée quand je serai en manque d'inspiration ; toujours est-il que l'aménagement de mon jardin est guidé par cette recherche d'un paysage ordonné et sauvage.

Une telle conception exige de sélectionner des végétaux de style naturel, simple, écartant de nombreuses plantes que j'aime pourtant, aussi sont recherchées à présent des variétés botaniques.

La simplicité de la pivoine Requiem sied au style du jardin ...

Paeonia obovata, trésor botanique  ...

Par chance, celles déjà installées, collection de pivoine par exemple, sont généreusement envahies de boutons d'or, ancolies ou fraises des bois ... 


Les massifs ne peuvent être opulents, les fleurs devant être discrètes pour une illusion de nature. Ce type d'aménagement demande tout autant de soins pour contenir herbes et plantes indigènes heureuses d'être comprises, enfin aimées par un jardinier ... 

Mon jardin urbain est une toile sur laquelle je peins prairie, sous bois, nature ...  Vision d'un jardin libre, masculin ...

un peu gourmand aussi !
  

Voilà ! Les grandes lignes de la personnalité du  Jardin d'Adiante sont dites !

N'oubliez surtout pas le mot de passe à souffler à l'oreille du gardien des clés après la fermeture si vous voulez vous imprégner de l'ambiance du jardin, découvrir d'autres scènes ou trésors botaniques qui est : " Evocation ". Par contre oubliez votre coupe bordure si vous êtes passionnés de cet outil au profit de votre imaginaire.



mardi 24 mai 2011

Iris xyphium

Vêtues de longues robes immaculées, portant chacune un collier d'or offert par leur père, ces jeunes fées dansent au jardin, exécutant pointes et autres pas de danse sur les feuillages, loin des farfadets grincheux mais pourtant serviables ... Voilà l'impression que me donnent ces iris dont les têtes dépassent de la verdure ...
 
Iris xyphium ou hollandica

Cachés par le rosier Quatre saisons blanc mousseux, ces iris surprennent au détour le promeneur par la fraîcheur de leurs blancheurs ...


Les belles fougères aigle rebelles, indociles malgré leurs silhouettes graciles, se faufilant parmi le bal de nos danseuses tels des prétendants apportent une note boisée, sauvage.

Ce tableau évoque un paysage naturel, secret de l'interprétation de mon jardin, rappelez-vous ...

Quatre saisons blanc mousseux est un Centifolia Muscosa , les boutons puis le pédoncule lors de la floraison sont en effet recouverts d'une excroissance moussue quelque peu collante dégageant au toucher un parfum de résine .

Les rosiers mousseux sont mes favoris car cette mousse confère un caractère boisé masculin par excellence.


Ce rosier, large de carrure, est une mutation mousseuse de rosa damas Bifera, aux fleurs blanches, doubles et parfumées obtenu par Laffay en 1835. Parfois certaines fleurs sont rose chair, nostalgiques de leurs origines ...

Rose Quatre saisons blanc mousseux

samedi 21 mai 2011

Un an de bonheur !


Le Jardin d'Adiante fête sa première année de parution et remercie chaleureusement chaque membre, chaque visiteur de son conseil, commentaire et amitié !

Tradition oblige, voici de somptueux et délicieux macarons ...


Les photographies ci-dessous de quelques invités d'honneur abrégeront le discours du jardinier, heureux de l'épanouissement des plantes, dépité de la perte de trésors botaniques ou plus communs, atteint de mal de dos à force de désherber, content des liens se créant avec certains bloggers qui se reconnaîtront ... 

Voici quelques noms et présentations entendus lors de l'annonce du parterre d'invités par le chancelier du Jardin d'Adiante !

" La doyenne du jardin, pouponnée et parfumée ...

Mme Ernest calvat, Bourbon, Schwartz 1888

Le classicisme de Caroline ...

Rose botanique Carolina, Amérique du Nord

Les représentants de la famille des Rosacées ...

Rubus odoratus

Les lignées d'horticulteurs ...


Paeonia Jeanne cayeux


Oh combien je préfère le bouton à l'épanouissement de la pivoine !

Quelques artistes peintres pour le camaïeu rose, pourpre violacé, parme, gris ...


Reine des violettes, hybride remontant , Millet Malet, 1860


Reine des violette épanouie

Belle de crécy, gallica, Roeser, 1828


L'impératrice ,


Festiva maxima, Lactiflora, Miellez, 1851






















Sublimes bouquets d'anniversaires pour voir la vie en rose et candeur ! "

jeudi 19 mai 2011

Evocation, clé d'interprétation de mon jardin

Le paysagiste sublime la nature par l’aménagement de jardins ...   Cet art magnifié au XVIIIéme siècle par les majestueux jardins à la française, ordonnant la nature de sa géométrie, devait toutefois porter le regard du promeneur vers le paysage pour un contraste plus saisissant encore. Le parc était ainsi bordé à ses extrémités de bosquet taillés puis naturels, la pelouse brodée de buis, vaste étendue ensuite, ouvrait enfin une perspective dans la forêt voisine .

Cette conception représente mon idéal mais la surface et la topologie de mon jardin rectangulaire bride un aménagement en ce sens. Comment ouvrir une perspective sur la maison voisine ?

La création l’an dernier d’un petit potager en carré m’interdit désormais, à regret, cette fantaisie déjà publiée sur ce blog …



Mon cœur est partagé : la raison me faisant aimer un jardin géométrique quand mon errance poétique me fait aimer l’esthétisme d’un jardin anglais, s’inspirant, imitant la nature dans lequel nous ne trouvons plus de perspective optique mais une perspective intérieure, sentimentale, romantique.

N’ai-je pas cité l’écrivain Alexander Pope dans la présentation du Jardin d’Adiante ? « Créer un jardin est peindre un paysage ... » 

Je cherche à réaliser modestement, comparé aux magnifiques agencements visibles sur certains blogs, un jardin qui soit le plus naturel possible.  Cette réflexion, comme l'aménagement du jardin, demande du temps, de la patience et nécessite un budget. Les plantations ne représentent ainsi qu'une faible partie du jardin et je me résigne ce mois d'août à préparer moi même quelques trois cents boutures de buxus suffroticosa ...

Le buis au jardin est en effet le trait d'union entre classicisme et liberté, les bordures de buis ou les vasques sont ainsi souvent entourées d'herbes folles.




Quant à la pelouse, enfin le pré, est-il tondu au gré des inspirations ... Un petit chemin invite à la promenade et les graminées laissées pour la biodiversité évoquent la prairie de Mingingi.




Les plantes, par leurs origines, évoquent les sous-bois plus qu’elles ne composent une clairière ou un sous bois !



Trolle de montagne, fougère,
reines des prés et des bois ...

 
L’évocation est ainsi  la clé d’interprétation de mon jardin …

Ces petits tableaux sont à imaginer dans une galerie plus grande, celle de la nature.

dimanche 15 mai 2011

Etude d'un mouvement ...


Je n'avais, jusqu'à présent dévoilé que le visage de la muse de mon jardin sur ce blog ...

La végétation grandissant, les noisetiers et reines des bois au premier plan commencent à créer l'esprit " clairière " que je recherche, dans l'attente d'obtenir dans une décennie, je l'espère, une véritable lisière de sous bois ...  La muse semblera sortir alors d'un bosquet ...

J'aime le mouvement de cette statue représenté par le sculpteur, les cheveux flottant au vent, le voile retenu d'une main, le plissé du vêtement ...  Auprès d'elle je trouve inspiration et rêve ...

lundi 9 mai 2011

Tissé de brume et de soie ...

Un jardin sous la brume est magnifique … Hélas je ne peux admirer tel spectacle par manque d’humidité !

De même, la nymphe de mon jardin, nostalgique de la brume cachant ses baignades dans les sources de la forêt les plus pures, les plus secrètes , devenant torrent dans les pentes escarpées, fougueuses juvéniles jouant à saute-rocher  comme chamois et bouquetins , puis, languissantes de tant de bonheur trop tôt perdu se noient de désespoir dans le Léman, se confectionna-t-elle un voile tissé de fil de brume et de soie.



Se reposant à l’aube, la douceur de ce châle porté devant les yeux prolonge en rêve les jeux de la nuit , les chevauchées en compagnie des biches, les concerts de lyre en souvenir d'Orphée ...

Vêtant de même les tomates récemment installées au potager, les protégeant ainsi de la fraîcheur nocturne dans l’attente des Saints de Glace, le potager prend un air fantastique, fantomatique, chimérique, onirique ...

samedi 7 mai 2011

Sanctus ...

La nature est la plus belle des cathédrales … Cette comparaison, déjà citée sur ce blog, m’est chère.

Les jardiniers paysagistes peignent sur les murs de ce paysage de magnifiques fresques, les artistes hybrideurs créent de belles plantes comme autant de statues. Ces créations, aussi harmonieuses, gracieuses, merveilleuses soient-elles, ne sont pas ex-nihilo. Le végétal existant, en l’occurrence la variété botanique, devient la pierre de taille du sculpteur.

Me promenant alors au jardin dans une attitude de respect et admiration, se diffuse le parfum de l’encensoir,  suaves senteurs de la viorne mancienne et des jacinthes des bois blanches, s’élève encore le chant des plantes …

Entendis-je ainsi un hymne, ô combien mélodieux, le sanctus chanté par cette belle pivoine, paeonia x Sanctus, car tel est son nom !


Paeonia X Sanctus (Saunders 1955)

Sanctus, hybride obtenue par Saunders en 1955, ouvre majestueusement la liturgie de la floraison des paeonia au jardin, ses grandes fleurs sont simples aux pétales blanc crème, ses étamines or s'harmonisent avec le feuillage de la spirée en arrière plan.