J'ai rencontré près du baquet en zinc, dans l'herbe sauvage de ma pelouse aux allures de prés, une curieuse famille de canard. La canne coiffée d'un fichu ricanait se dandinant, suivie de ses deux petits vêtus d'une barboteuse jaune canari. Vous trouverez leur photo dans le précédent billet.
Cette canne , un tantinet fin bec, dédaigna cette barbotière, me parlant d'une source en la forêt lointaine d'un antique royaume à la pureté exceptionnelle ; aucun animal ne s'étant encore abreuvé, aucun canard barbotté, aucune feuille automnale ayant effleuré cette onde cristalline ...
Il n'en fallait pas plus pour susciter ma curiosité. Pourrais-je découvrir plus bel endroit que mon bain de Diane ?
Cette canne , un tantinet fin bec, dédaigna cette barbotière, me parlant d'une source en la forêt lointaine d'un antique royaume à la pureté exceptionnelle ; aucun animal ne s'étant encore abreuvé, aucun canard barbotté, aucune feuille automnale ayant effleuré cette onde cristalline ...
Il n'en fallait pas plus pour susciter ma curiosité. Pourrais-je découvrir plus bel endroit que mon bain de Diane ?
Nous arrivâmes enfin en cette forêt profonde, mystérieuse et je reconnus la source décrite par le poète latin Ovide dans les Métamorphoses, grand classique étudié au lycée. " Près de là une fontaine limpide roulait ses flots argentés : jamais les bergers ni les chèvres, venant de paître sur les montagnes, ni toute autre espèce de troupeaux ne s'y étaient désaltérés : jamais oiseau, ni bête sauvage, ni feuille tombée des arbres n'avait troublé sa pureté. Bordée d'un gazon que l'humidité du lieu entretenait toujours vert, l'ombre des arbres défendait la fraîcheur de ses ondes contre les feux du soleil ".
Cette source est tristement célèbre car ce passage des Métamorphoses relate l'histoire de Narcisse, ce beau jeune homme grec éperdument amoureux de son image ...
Cette source est tristement célèbre car ce passage des Métamorphoses relate l'histoire de Narcisse, ce beau jeune homme grec éperdument amoureux de son image ...
La localisation précise de cet endroit s'est perdue et voilà que cette canne venait de m'y transporter ! Je faillis tituber à l'idée d'être le seul mortel à me tenir à l'endroit où Narcisse mourut ... Certes était-il fier, refusant l'amour en quête de sa soeur jumelle disparue ou de lui-même, mais si les dieux ne s'étaient mêlés de son destin, préférant l'honneur de la muse Echo , Narcisse ne se serait pas laissé mourir , épris de son image ...
Narcisse trépassé, ses soeurs le pleurèrent, préparèrent ses funérailles mais " on ne trouva à sa place qu'une fleur jaune, couronnée de feuilles blanches au milieu de sa tige ". Le narcisse, en effet, aime les endroits frais, sa fleur est toujours penchée ...
Narkissos est l'une des fleurs printanières que je préfère, avant tout pour son qualificatif " des poètes " - par distinction aux autres narcisses, celui-là est le narcisse de la fable, des poètes - son parfum mais surtout l'évocation des bois et prairies que je recherche au travers de mon jardin ...
Le talent d'Ovide me captive, certes, mais le jardin devient un récit de fable grand ouvert par le nom des fleurs issus de la mythologie ...
Reflet ou double ? |
Bel et fier Narcisse,
Martyre de ce divin caprice ...
Dans ton désarroi, solitaire,
Tu as, dès lors, de nombreux frères ...
Ta voix est parfum,
Trouves ton Echo en mon jardin ...
A Narcisse,
Adiante
Très poétique cette photo du narcisse se reflétant dans l'eau..
RépondreSupprimerBise,
Julie
Oh, que c'est belle, cette reflection de Narcisse, dans tous les sens! (Et j'adore le parfum de narcisse aussi...)
RépondreSupprimerTrés beau narcisse simple mais bien présenté façon poète, il prend un autre interet.
RépondreSupprimerbelle journée jocelyne
joli texte et il en est du reste de même de tes photos. Je ne possède pas ce narcisse (il faudra que j'y remédie) , par contre j'ai cheerfullness, qui fleurit en ce moment et qui est très mignon
RépondreSupprimerComme c'est beau ce que tu dis ; je comprends qu'une fleur puisse t'inspirer un tel texte et tu sais parfaitement bien trouver les mots pour le dire. Merci.
RépondreSupprimerJ'ai été voir ton bain de Diane et je suis contente de savoir le nom de ce nénuphar qui s'en contente (j'ai le même bassin(e) que toi) et je cherchais "le" nénuphar qui veuille bien s'y prélasser.
Délicat, fragile, beau et d'une touchante simplicité, j'ai eu la mauvaise idée de les déplacer et depuis, ils ne fleurissent presque plus !
RépondreSupprimermagnifique, émouvant,riche, instructif, tout en poésie quel bonheur ton écriture........
RépondreSupprimermais dis pourquoi tu réponds pas à tes com... ?
c'est pas du jeu,t'es scotché par les compliment ?
moi j't'e cause plus et je pleure na!
Ah, Lesviolettes ! Si tu savais, mon blog est le reflet de ma personnalité, je t'ai déjà dit que j'étais la marmotte des montagnes ...
RépondreSupprimerSi une question est posée, je réponds sur le blog de la personne mais promis je répondrai à l'avenir.
Je n'ai pas assez de plantes au jardin pour bloguer plusieurs années. Aurai-je le printemps prochain une autre inspiration devant ces narcisses ?
Je souhaite juste par mes articles partager mes sentiments devant mon p'tit jardin et non pas un savoir jardinesque que je n'ai pas.
Merci à chacun pour vos commentaires qui sont autant d'encouragements de compréhension de ma démarche. Ouh, je suis tout en sueur après cette réponse !
ah merci c'est géant ,l'âme du jardin est aussi important que le jardin et sa taille n'a aucune importance bien sûre que tu auras d'autres impression de jardin c'est inépuisable et le blog est une source d'envie de mieux ,de nouveau,de renouveau de bonheur sans cesse renouveler
RépondreSupprimerJ'adore quand les plantes racontent de belles histoires, mais en fait elles ont toutes une histoire, il faut s'asseoir près d'elles, en silence, et écouter, comme je vient de le faire dans ton jardin, et alors là... que de merveilles parviennent à nos sens éveillés.
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